- 22 FEVRIER 2024
- Presse écrite
Chute du mur de Berlin : « Je me souviens d'un climat d'euphorie »
Entretien avec Catherine-Marie Degrace, envoyée spéciale à Berlin pour Le Bien Public en novembre 1989 pendant la chute du Mur. Retour sur ces quelques jours très particuliers.
— Ce reportage est extrait de R45, la revue du master imprimée en novembre 2019, sous le titre « Je me souviens d’un climat d’euphorie »
Quelques jours après la chute du Mur des habitants de Berlin-Est font leurs courses à l’Ouest © Philippe Maupetit pour Le Bien Public, 1989
Quel souvenir avez-vous du climat sur place ?
Un climat d’euphorie, de joie mêlée aux larmes des retrouvailles ou juste du passage de « l’autre côté » . Chaque personne m’a marqué, y compris les Grepo [Grenzpolizei ou police des frontières] avec leur œillet à la main ou à la boutonnière, rose ou rouge, qui distribuaient du café avec le sourire. Il y a eu aussi la rencontre avec ceux qui venaient recevoir leur Begrüssungsgeld, une somme d’argent allouée à ceux qui arrivaient en RFA. Je me souviens des longues files d’attente devant les banques. Il faisait très froid, mais les gens chantaient. Ensuite seulement, je me remémore des aspects plus « folkloriques », les premières bananes achetées ou ceux qui s’attaquaient au Mur au marteau, afin d’en emporter un morceau comme souvenir…
30 ans après, quel regard portez-vous sur votre traitement du sujet à l’époque ?
J’étais une très jeune journaliste à l’époque, sans la maturité que je possède aujourd’hui. J’ai raconté des histoires empreintes de l’émotion avec laquelle nous les avons vécues. Et je sais une chose : le choix d’un quotidien régional d’envoyer une équipe de reporters à Berlin, en novembre 1989 était un choix courageux.
Catherine-Marie Degrace et Philippe Maupetit © Le Bien Public édition des 18 et 19 novembre 1989
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- Propos recueillis par Ophélie Maronnat
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